Mexico
Transcription textuelle
Mexico : libre, éclaté, enfiévré
Nouveauté musique québécoise
« C'est le disque dont je suis le plus content, je pense, justement parce que l'ai fait avant de décider que ça pourrait être un disque. Moi, je vivais mon meilleur trip de musique à vie, c'est tout. Et je continue. Ça n'arrête pas parce qu'il y a un disque. J'ai trouvé mon fun. Un fun noir! Et ce fun-là, c'est de faire de la musique sans aucun compromis. »
Une critique de Francois Blain
Jean Leclerc possède un talent fou et une peur indécrottable de s'encroûter. Dès le début, il est entré dans le showbiz en voulant s'en échapper. Symboliquement libéré de Jean Leloup, nom adopté au milieu des années 80, l'enfant terrible du rock Québécois vient de signer un 7e album que l'on n'attendait pas vraiment. Il l'a écrit, réalisé, et il y joue de tous les instruments.
Danse macabre
En cette époque de téléchargements à la pièce, Jean Leclerc a bricolé un ensemble de 17 plages qui a tout d'un album, soit une intro (Ice cream), des intermèdes (La Mygale 1 et 2) et une conclusion instrumentale (No money no home).
Souvent Dead Wolf (son nouvel alias) parle plus qu'il ne chante, laissant toute la place à ses histoires abracadabrantes. On y croise régulièrement la mort qu'il voit en rose ou dans un joli cimetière. Et qui l'amène à s'interroger sur l'innocence de l'âme.
Galerie de personnages
De son cerveau bouillonnant, le raconteur enfiévré qu'est Leclerc continue à extraire de nouveaux personnages. Tangerine, la reine Vipérine, Jarneton et Gringoire ou le voleur de l'église viennent s'ajouter à Edgar, Cookie et l'antiquaire. Sa verve chansonnière semble inépuisable.
Il laisse aussi libre cours à sa vision cynique du showbiz dans Everybody wants to leave et évoque sa dépression dans Les amours mortes. Chacun de ses deux morceaux est soutenu par des guitares, plus psychédéliques dans le premier cas, et tout en douceur acoustique dans le second.
Leloup en liberté
L'ex-Jean Leloup a la plume facile et un sens de la mélodie imparable. Avec ces habiletés, il pourrait dessiner des chansons accrocheuses en série. Son idéal est plus éclaté, plus près du rock de Hendrix et des élucubrations de Rimbaud. Il fait d'ailleurs un clin d'oeil à Lou Reed dans Tangerine.
Avec Mexico , l'auteur-compositeur ne s'éloigne pas vraiment du filon créateur qui a traversé ses disques précédents. Il a seulement réussi à l'exploiter avec une plus grande liberté.
- Jean Leclerc
- Mexico
- Étiquette Roi Ponpon (ROI22227)
« Pied de nez tripatif ! »
« La vie est laide, le disque est beau ! »
« En fuite vers la... cohérence ! »